Moubarak soutient la volonté et le choix du peuple...tunisien.

Retour sur un article publié par Al-Ahram la semaine dernière qui n'est accessible que via le cache google, ici.

Dans cet article, intitulé "Moubarak garde son calme", la journaliste Dina Ezzat, évoque l'interview accordée par le président Moubarak lors de la journée de la police à une publication du ministère de l'intérieur, intitulée sobrement "Police".

La couverture du magazine Police

Dans cet entretien, Moubarak revient sur le conflit en Palestine et les documents publiés par Al-Jazeera sur le processus de négociations et déclare "nous n'avons rien à cacher. Les documents montrent que ce que nous disons à huis-clos est exactement ce que nous disons en public." Bon, à vrai dire, les documents ayant fuité sont plutôt sévères sur l'Autorité Palestinienne et rapportent les concessions faites sans contrepartie, notamment sur le cas de Jérusalem-Est et le retour des réfugiés.

Pour la première fois, Moubarak évoque les évènements en Tunisie mais évite toute comparaison entre l'Égypte et la Tunisie. Il réaffirme le respect du Caire pour "le choix et la volonté" du peuple tunisien. A propos de Ben Ali il indique son plan de vol et dément tout demande d'asile  "[son avion] a survolé Charm El-Cheikh sur le chemin de Djeddah avec l'autorisation des autorités égyptiennes".

Enfin, il réaffirme son engagement pour le pluralisme politique et sa déception que les partis de l'opposition n'aient pas eu plus de sièges lors des dernières élections... Et pour conclure cet entretien plein de vérités, il promet plus d'opportunités d'emploi et une plus grande justice sociale et insiste "les Égyptiens savent que j'ai toujours été du côté des pauvres et des personnes au revenu limité, je n'autoriserai pas des mesures leur rendant la vie plus difficile."

Dans cet article d'un journal, rappelons-le, contrôlé par le pouvoir, la journaliste rapporte que les observateurs pensent que face aux nombreux défis affectant l'Egypte et la région Moubarak sera obligé de rester en fonction pour éviter toute instabilité qui pourrait résulter du transfert du pouvoir.

Elle conclue sur une déclaration d'un membre du parti au pouvoir, "nous pourrions voir la nomination d'un vice-président cette année - je dis peut-être - mais nous ne nous attendons pas à un changement de pouvoir".

Cette interview publié la veille de la première journée de manifestation, n'aura pas réussi à calmer l'envie des égyptiens de changer de régime, on se demande bien pourquoi...On attend que Moubarak se montre aussi solidaire de son peuple que du peuple tunisien, pour vraiment croire à toutes ses déclarations. 

On peut toujours rêver...

Un trucage photo osé...Leadership oblige.

A la recherche d'archives sur le journal Al-Ahram, je suis retombé sur un trucage de photos assez impressionnant. Ce quotidien fondé en 1875, deuxième plus ancien, sous le contrôle du pouvoir est le plus diffusé en Égypte.
C'est vrai qu'en France aussi, on apprécie l'exercice pour enlever une bague par ici ou remplacer une grosse pierre par là, sans oublier le régime amincissant façon Photoshop.

Mais la retouche à laquelle s'est livré le journal égyptien est bien plus osée, car à l'époque où l'Égypte était encore en ligne, la photo avait fait le tour du monde des blogs et des media en ligne en quelques jours. 
Ainsi pour ne pas peiner le président Moubarak et le présenter dans le rôle de leader qu'il s'imagine être, la rédaction avait  revu la disposition du cortège lors d'une rencontre à la Maison-Blanche entre dirigeants du moyen-orient sur le conflit israélo-palestinien.

Le rédacteur en chef,Osama Saraya , avait justifié le geste dans un  éditorial en écrivant "cette photo pleine d'expression est la représentation, claire, vivante et véridique de la position fondamentale du président Moubarak sur le problème palestinien, de son rôle unique pour sa résolution devant Washington ou quiconque".

Allez pour le plaisir ci-dessous à droite la version Reuters et à gauche la version officielle en Égypte.

Plus d'infos sur Al-Ahram sur wikipedia
Un blog du NYT en anglais sur le sujet.

Enfin pour ceux qui aiment l'exercice de la retouche, la rubrique d'@si

Les présidences témoignent.

Intéressant de voir la situation en  Égypte à travers les sites officiels des présidences.


Premiers sur l'info, la maison blanche.
 
On retrouve sur le site officiel, le compte rendu de la conférence de presse de Robert Gibbs consacrée principalement à l'Égypte et aux relations entre les US et le président Moubarak. Il y a aussi la vidéo du discours du président Obama où il demande à Hosni Moubarak de tenir ses promesses et de mettre en oeuvres les reformes reclamées par le peuple.
Le problème c'est que la rue veut le départ de Moubarak et les US n'envisagent pas encore cette issue.



Pendant ce temps sur le site de l'Élysée.

    On évoque Davos et le discours prononcé par le président Sarkozy autour des travaux du G8/G20.
Je cite la suite qui traite d'un  "entretien avec le Prince Mitaeb bin Abdallah bin Abdulaziz AL SAOUD, Commandant de la Garde nationale du Royaume d'Arabie saoudite", no comment. Et enfin un futur déplacement du président dans le Cher... Il ne se passe donc rien en Égypte...

Enfin,le site de la présidence égyptienne est toujours "off-line" depuis plus de 24 heures, conséquence de l'arrêt des services internet décidé pour contenir les protestations. Cependant, il n'y avait pas grand chose d'après ce qu'on peut voir avec le cache de google. Il semble qu'on travaille sur une reconstruction... Belle anticipation!

Vendredi 28 janvier 2011 : Egypt404

Aujourd'hui, la présidence égyptienne est introuvable sur Internet...

MaM en VRP du savoir-faire des forces de sécurité.

J'ai entendu et lu beaucoup sur la réponse "inappropriée" de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, qui a refusé de répondre sur le caractère démocratique du régime de Ben Ali et sur les exactions de la police tunisienne durant les émeutes du début du mois.
Je ne vais pas revenir sur le cynisme et la langue de bois employée pour éviter de fâcher l'ami du président.

Par contre je suis resté pantois en entendant vraiment sa réponse et le caractère quasiment publicitaire de l'offre concernant le savoir-faire sécuritaire de la France. J'entends donc que ce savoir-faire est reconnu mondialement et que notre ministre veut réaliser des affaires à l'étranger.
Après les délégations commerciales qui prennent le pas sur les droits de l'Homme, on assiste à la transformation de l'assemblée nationale en tribune marchande ...

"Amis dictateurs faites appel au savoir-faire français pour encadrer les manifestations de vos jeunes révoltés."

Rien de bien étonnant me direz-vous ce retour du politique vers le marchand, le seigneur d'Orsay qui laissa son nom au quai était le prévôt des marchands. On trouve sur Wikipédia "la compétence du prévôt des marchands était théoriquement limitée aux affaires de la marchandise, mais la charge acquit progressivement un rôle politique en raison de ses forts liens avec la bourgeoisie parisienne dont il défendit les privilèges auprès de la royauté".


On trouve sur l'excellent site de l'assemblée nationale, les vidéos et les retranscriptions des débats.

Wikileaks, le Cablegate a beaucoup plus d'audience que les Warlogs.

J'ai découvert Wikileaks il y a quelques mois lors d'une discussion autour d'internet avec des amis. Intrigué j'ai fini par visiter le site puis, découragé par le style plutôt indigeste des Warlogs, j'ai laissé tomber le décryptage des messages. J'étais convaincu que la presse avait déjà relayé les principales informations, l'ensemble des messages leur ayant été révélé en avant première.

La semaine dernière, les trompettes sonnaient à nouveau, et cette fois à en croire google et son outil de suivi de tendances, nous étions beaucoup plus nombreux à les entendre. La recherche explose littéralement depuis le week-end dernier. Si Julian Assange avait voulu faire un coup marketing on peut dire qu'il aura réussi.

Évolution de l'intérêt pour Wikileaks sur Google

Mais en y regardant de loin, cette "histoire d'espions" à laquelle on nous demande d'assister est en train de virer à une vraie bataille. Certains media, souvent exclus des fuites, s'interrogent sur le bien fondé de la diffusion des informations recueillies par Wikileaks. Les responsables internationaux soit dénoncent la divulgation des informations soit déclarent n'y trouver que détails mineurs déjà connus de tous.

Mais l'histoire, petit à petit, change sous nos  yeux, on parle maintenant de site "illégal" et "extrêmement dangereux". Bouté hors des USA par Amazon sous la pression d'un sénateur US, le site trouve refuge notamment en Europe. Notre nouveau ministre de l'industrie, peut-être nostalgique de son précèdent poste, lui interdit aussitôt le territoire français, l'hébergeur saisit le juge des référés dont la décision se fait attendre. Une taskforce est montée en Australie afin de vérifier la dangerosité des "câbles" pour les intérêts australiens. J. Assange et ses proches sont menacés...
 
Difficile de faire la part des choses dans cette histoire au scenario entre le "Fugitif" et "Ennemi d'Etat", car même si on est devant un écran ce n'est plus du cinéma et de vraies questions se posent sur le droit à l'information, le contrôle de la presse, la liberté d'expression, la "démoctature" et bien d'autres.

Cependant, même s'il n'y a aucun scoop pour beaucoup, j'ai trouvé certains documents très intéressants ne serait-ce que pour l'esprit de synthèse et la vision plutôt transparente de situations parfois complexes.
J'en veux pour exemple, les documents traitant des émeutes de 2005 en France ou de l'importance pour les américains de parler directement avec N. Sarkozy pour faire avancer leurs intérêts (troupes françaises en Afghanistan) , celui sur la situation au Sahara occidental ou sur la corruption qui empoisonne l'économie marocaine.
Ces documents, et beaucoup d'autres portent un regard (américain) d'une extrême lucidité sur la chose publique de nombreuses nations. N'hésitez pas et jetez donc un œil sur ce qu'on s'autorise à penser dans les milieux autorisés....

Crédit Agricole : LA banque verte ?

Je suis tombé sur un graphique assez insolite et qui a le bon goût de nous offrir une vision climatique de nos banques.
Ainsi contrairement à la couleur du logo, la banque verte est loin d'être celle qu'on croit...
Je vous laisse apprécier les résultats et faire une simulation de la consommation de votre argent...

Une réalisation qu'on doit à l'association Les amis de la terre.